Charleville a restauré le buste de Rimbaud : dès 1927, les surréalistes mettaient les pieds dans le plat !

Ce week-end débute à Charlestown la Biennale internationale de poésie, autrement appelée "Les Ailleurs". Dix jours d'animations, de lectures, de découvertes tous azimuts.

Très bien.

Rappelons que ce rendez-vous a lieu en octobre car c'est en octobre 1854 qu'un certain Jean Nicolas Arthur Rimbaud vit le jour dans les Ardennes. Une plaque apposée sur sa maison natale il y a plusieurs décennies explique qu'il fut "poète et explorateur". C'est à mes yeux le plus bel hommage qui lui fut rendu. En ce sens que le mot "explorateur" fut ici choisi au sens littéral. Mais "explorateur", évidemment, l'enfant terrible le fut dans bien d'autres sens du terme...

Toujours est-il que le 20 octobre prochain, je lis dans le programme officiel que sera présenté à 11 heures le "buste de Rimbaud restauré", place de la Gare. Un effet collatéral des travaux d'aménagement réalisés ces dernières années aux abords du pôle multimodal (sic).

Passons sur la formulation assez curieuse. C'est le buste qui a été restauré, et non Rimbaud. Lol, diraient les plus jeunes.

Voilà en tout cas qui m'évoque le tract distribué en 1927 par les surréalistes quand fut inauguré le second buste du poète (le premier fut fondu par les Allemands durant la première guerre), sur cette fameuse place de la Gare que Rimbaud rendit immortelle dans son sonnet "A la musique". Titré "Permettez", je me demande si ce tract n'est pas toujours d'actualité...

On trouvera ici une photo de ce texte au vitriol (ainsi que quelques explications supplémentaires) et ici le texte signé Breton et consorts.