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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)

5 mars 2016

Une vente Napoléon III qui intéresse (hélas) les Sedanais

20160305_165538Le milliardaire américain Christopher Forbes a décidé de vendre aux enchères ce week-end les 2 000 pièces de sa collection consacrée à Napoléon III.

La vente a lieu à Fontainebleau.

"Il a fait des choses incroyables pour la France et a laissé un héritage peut-être plus grand que celui de son oncle. La France moderne date vraiment du Second empire et pas du Premier Empire" a expliqué le fondateur de la revue qui porte son nom à Europe 1 ajoutant que ses enfants ne partageant pas sa passion, il a préféré faire un peu de place dans sa maison.

Les lecteurs évidemment cultivés de ce blog ne seront pas étonnés que quelques-unes de ces 2 000 pièces concernent Sedan, où Badinguet a achevé son règne et précipité la cité de Turenne et le pays tout entier dans le chaos. Pis, durant les décennies suivantes, le nom, le mot même de Sedan resta ainsi synonyme de "désastre".

Les lots intéressant Sedan sont essentiellement des caricatures qui fustigent le vaincu.

Mais il est un qui retiendra l'attention pour d'autres raisons. C'est une proclamation sous forme d'affiche dite placard dont le catalogue de la maison Osenat précise : "AFFICHE PLACARD Rare proclamation de l’empereur Napoléon III du 31 Août 1870, faite au quartier impérial de Sedan. Typographie de Jules Laroche à Sedan. Dim: 55 x 45cm."

L'estimation est de 2 à 300 euros.

Abysse et moi avouons modestement que nous ne savons si d'autres exemplaires ont survécu et sont conservés dans des musées ou des archives des Ardennes.

Le texte de cette proclamation est presque surréaliste. "Soldats, les débuts de la guerre n'ayant pas été heureux, j'ai voulu en faisant abstraction de toute considération personnelle, confier le commandement des armées aux maréchaux que désignait l'opinion (...). Il n'y a pas lieu de vous décourager (...). J'ai préféré le rôle de soldat à celui de souverain (...). Soldats, soyez dignes de votre ancienne réputation..."

Disons clairement que ces mots tiennent au minimum de la méthdoe Coué.

48 heures plus tard, Napoléon III dépose les armes et assiste à la reddition de l'armée française au château de Bellevue.

 

 

 

 

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2 novembre 2015

Le meilleur de Mon blog-notes (parution : décembre 2015)

Où il est question de la grande sagesse de mes chats Chaussette puis Abysse, de la beauté saisissante des rosiers Ingrid Bergman, de la poésie de certains gestes sportifs, du charme interlope des romans de Modiano, de la saveur réconfortante des quiches lorraines, de l'explosivité revigorante des vers de Benjamin Péret, de l'énergie indomptable et cependant apaisante de Jerry Lee Lewis, de mes vacances dans le Lot ou sur la Côte d'Azur, des points d'interrogation et des moments d'angoisse qui sont miens quand j'observe parfois mes contemporains...

Parution en décembre. Réservez votre exemplaire !

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12 mai 2015

La question du jour : c'est quoi, madame la ministre, la presse récréative ?

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Comme la plupart des adhérents et militants SNJ (Syndicat national des journalistes), je suis partisan d'une réforme des aides à la presse.

En incluant des critères sérieux. Tels que le respect du droit du travail. Si, ce serait déjà pas mal...

Mais quand je lis que la ministre de la Culture et de la Communication suggère d'exclure de ces aides ce qu'elle appelle "la presse récréative", les bras m'en tombent. C'est à lire ici.

Donc, c'est notamment le magazine Closer qui serait visé.

Je suis très inquiet.

Primo, j'estime que Closer ne fait pas "que" dans le récréatif. Dans l'affaire Hollande-Gayet puis dans l'affaire Philippot, le crime de ce journal classé people a été de rendre public un fait que le seul microcosme connaissait. Un microcosme qui s'arrogeait le droit de penser en outre qu'il était tout sauf urgent qu'à part lui, le vil peuple en soit informé...

Or, dans les deux cas, il va de soi qu'on sortait du cadre habituel du respect de la vie privée. Que ces faits avaient des conséquences politiques.

Secundo, je voudrais que Fleur Pellerin nous explique sur quels critères on jugerait désormais qu'un journal est ou non de nature "récréative".

Beaucoup de titres relèvent des deux. Font et proposent à leurs lecteurs et de l'info et du mag... récréatif.

Quand on parcourt le tableau qui recense les aides actuellement versées, on mesure le chantier : à voir ici.

Voilà pourquoi je redoute qu'on nous instaure je ne sais quelle autorité composée arbitrairement qui ferait le tri en la matière. Et qu'on nous impose une nouvelle police de la presse et de la pensée, comme s'il n'y avait déjà pas assez de procureurs de salon dans les cercles germano-pratins. Comme s'il n'y avait pas plus urgent, comme le souhaite le SNJ : en l'espèce légiférer enfin sur le secret des sources, sur les conseils rédactionnels, sur une instance déontologique adossée à la Commission de la carte d'identité des journalistes.

Bon, en attendant quelques réponses à ces modestes questions, je vais relire un peu Modiano.

Oups.

 

11 avril 2015

- 45 000 euros pour les acquisitions à la médiathèque de Charlestown. Dans la ville de Rimbaud, on nous délivre des livres.

Certes, les temps sont durs pour les collectivités locales, obligées de faire face à un recul sans précédent des dotations d'état. Une austérité venue d'en haut d'autant plus injuste qu'elle frappe sans distinctions les territoires. Même régime (sec) pour Charleville et les Ardennes que pour Neuilly et les Hauts-de-Seine !

Sauf à augmenter les impôts, il faut donc faire des économies.

En attendant une éventuelle révolution (je pense à un de mes amis du Front de Gauche de Charleville qui plaide avec des arguments qui ne sont pas à balayer d'un simple revers de la main, pour la suppression des zones franches) ou à un retournement sérieux de la conjoncture.

Faire des économies, donc. Mais dans quels secteurs ?

Ou, dit autrement, quels budgets préserver de cette cure forcée d'amaigrissement ?

Débat vraiment politique dans le meilleur sens du terme. Or, j'apprends que la Communauté d'agglo-Charleville-Sedan vient de décider de baisser le budget de la médiathèque Voyelles de Charleville. Globalement, c'est peu, de l'ordre de 3%. Mais ce qui est inquiétant, c'est que l'on explique que c'est la ligne affectée aux acquisitions qui va morfler de plus de 33%, avec 45 000 euros de moins pour renouveler et moderniser les rayons en livres, CD et DVD.

C'est dommage, c'est même inquiétant. Une médiathèque qui ne renouvelle pas son offre, c'est comme un cinéma qui en 2015 continuerait de programmer des films sortis il y déjà un an.

Un vice-président par ailleurs historien et enseignant m'expliquait hier que ce sont les abonnements (de presse) qui allaient être mutualisés (je sais ce que ce mot veut dire dans le privé ! ; et en l'espèce, je ne vois pas comment on peut mutualiser la lecture d'un magazine d'actualité entre plusieurs sites ?) et que serait aussi et surtout touché le fonds patrimonial (mais sur ce point, il me semblait que les acquisitions de livres bibliophiliques ou les manuscrits bénéficiaient, dans le passé en tout cas, de lignes de crédit exceptionnelles quand l'occasion se présentait, en cours d'année, d'acheter telle pièce rare).

Plus globalement, la politique étant aussi affaire de symboles, cette décision n'envoie pas un signal très encourageant dans une ville qui par ailleurs veut faire de Rimbaud, du livre et de la poésie des axes majeurs.

Pas très cohérent non plus, ce signal, quand on veut par ailleurs faire de Charleville une ville universitaire !

Enfin, plutôt contradictoire après s'être félicité du sauvetage de la librairie Rimbaud il y a quelques mois. Non seulement parce que les bibliothèques sont potentiellement des marchés pour les acteurs privés du "livre" (quand des consortiums ne viennent pas rafler la mise). Mais parce qu'un jeune ou moins jeune a fréquenté la médiathèque et y a trouvé une offre de qualité, il devient forcément un client potentiel d'un commerce spécialisé !

Sur le plan national comme ici, au niveau local, j'ai peur qu'on ne sache pas ou plus que la culture n'est pas seulement une affaire d'événements, fussent-ils réussis. Ou d'infrastructures. Ce doit être une politique globale : des équipements (musées, salles de spectacles, bibliothèques), des événements (festivals, expositions) mais aussi et peut-être surtout, une action au quotidien de médiation à destination de tous les publics, de diffusion, de pédagogie. La culture, par ailleurs vecteur de développement économique et touristique, ce doit être un facteur de cohésion sociale au sens plein du terme, tandis que le Premier ministre évoquait il y a quelque temps des "apartheids" au sein même du pays.

Et je le dis sans volonté de polémiquer : à Charleville, je ne vois pas pour l'heure que cette politique si elle existe soit bien lisible.

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Remarques annexes pour terminer :

- la remise à plat du projet de salle pour les musiques actuelles (je n'aime pas ce mot, d'ailleurs, mais c'est un autre débat) peut se comprendre, et pas seulement pour des raisons budgétaires. Mais là encore, il y a un autre souci : comment fera-t-on vivre cet équipement, comment sera-t-il inclus dans un vrai projet de diffusion et de médiation via et au service de la musique et de toutes les populations ?

- encore un mot sur Voyelles : des trésors y sont stockés. Anciens ou contemporains. Je pense à la donation des archives du poète ardennais André Velter. Pourquoi ne pas les mettre davantage en valeur ? Ah, une suggestion. Il y a bien un ambassadeur du sport. Pourquoi pas un poste d'ambassadeur de la poésie ? Abysse, ça lui irait comme un gant.

 

2 avril 2015

Foot, politique : semaine sainte (et ceinte) entre deux sacrés week-ends

Photo libre de droits, Wikipédia

Belle idée de Canal+ que de rediffuser, cinq soirs durant, avant Marseille-Paris de dimanche, cinq OM-PSG de ces trente dernières années.

Celui d'hier soir datait de 1993, quelques jours après la victoire phocéenne en coupe d'Europe (et quelque temps avant que n'éclate l'affaire VA-OM et la descente aux enfers sportivo-judiciaire de l'OM version Tapie). Une folie. Un match qui n'aurait jamais dû aller à son terme. L'arbitre aurait pu distribuer au moins six cartons rouges (des joueurs littéralement surexcités). Et dans les tribunes, des incidents (euphémisme) qui auraient justifié qu'on arrêtât le match sur le champ (des fumigènes tirés à bout portant venant s'écraser sur la pelouse au milieu des joueurs ou dans les gradins des supporters adverses).

Plus tôt dans la semaine, on avait vu les éditions de 1986 et 1989. Moins violents, presque charmants car déjà si désuets avec des publicités encore peintes à la main, des shorts dont on ne voudrait plus même pour tondre un jardin, un entraîneur adjoint venant conseiller derrière les filets le joueur (Jeannol) qui avait remplacé Bats (blessé) dans les buts... Et un football encore naïf ou presque commenté par des Biétry ou Denisot qui ne passaient pas leur temps à s'interroger gravement sur le système en losange de tel entraîneur ou à nous abreuver de stats.

De quoi patienter avant le Marseille-PSG de dimanche. Car pour le reste, les entraînements ayant lieu à huis-clos (on ne voit guère que les Ferrari et les coupé Mercedes des joueurs dans les reportages télé), pas la peine de s'échiner à vouloir en savoir plus... J'espère que l'OM va réussir cette saison. Bielsa est un magicien. Il réussit des miracles avec une équipe qui se traînait l'année passée. Cet OM-là est plein d'allant, presque naïf, mais agréable à souhait. Et quiconque a fait le pèlerinage au Vélodrome sait que c'est un lieu magique. Quand on s'y comporte en supporter, évidemment. Et qu'on va refaire le match en fin de soirée en buvant un vin de Cassis en terrasse sur le Vieux Port...

Un classico version L1 qui nous fera oublier la pitoyable semaine post-électorale, où l'on a vu une majorité de départements se donner des présidents de droite et du centre (élus pour beaucoup grâce aux électeurs de gauche orphelins) pendant que la majorité gouvernementale réduite à sa simple expression se bornait à persister et signer via Manuel Valls qui aurait pu plagier Alain Juppé : "Droit dans ses bottes". Toujours est-il que la gauche est plus divisée que jamais, le FN plus aux aguets que jamais (admettons qu'il progresse, sinon en voix, au moins en pourcentage des exprimés, le fait qu'il n'ait pas conquis de département n'étant pas essentiel). Qui aurait pensé il y a encore cinq ou dix ans que des cantons de la Marne ou de l'Aisne éliraient des conseillers FN ? Mais les plus comiques demeurent les écolos, en tout cas ceux qui défilent sur les plateaux de télé, qui ne représentent guère qu'eux-mêmes, et dont on nous explique qu'ils se déchirent pour savoir s'il faut ou non qu'ils retrouvent des maroquins ! A hurler. De rire ? De rage ?

Ne pas oublier René Rémond

Je souscris aux thèses en vigueur qui nous prédisent une sorte tripartisme bientôt installé dans ce pays (en dépit d'un mode de scrutin qui semble contradictoire), mais faut-il en préciser les contours. Disons une droite très à droite (FN + une partie de l'UMP), un centre élargi social-démocrate-modéré plus ou moins libéral (une partie du centre actuel, une partie de l'UMP, une partie du PS et de ses alliés verts et PRG) et une gauche... de gauche (une partie du PS, une partie du Front de gauche, une partie des écolos). J'écris "une partie de" parce que ce genre de recomposition fait toujours des orphelins.

Soit dit en passant, je suis surpris d'entendre ou de lire bien des commentaires erronés à propos de la droite. Ou oublie trop qu'il y a toujours eu plusieurs droites en France. Il faut relire René Rémond. Une droite qui sait s'unir pour sauver ses prés carrés (on l'a vu aux cantonales). Et qui saura sans doute s'unir pour revenir aux affaires. Mais cela n'empêchera pas qu'elle charrie autant de contradictions en son sein (héritiers du bonapartisme, du libéralisme, de l'orléanisme, du gaullisme, des démocrates chrétiens etc.) que la gauche (à la différence près que le PS n'a pas fait son Bad Godesberg).

Cumul et calculs

Enfin bref. Le plus triste, c'est que pour l'heure, rien ne semble à même de contrarier l'inexorable enracinement du FN, ou plutôt des FN. Car on ne vote pas Le Pen pour les mêmes raisons dans la montage de Reims que dans les campagnes de Thiérache, dans les villes ouvrières que dans les quartiers dits sensibles, et désormais, dans les communes péri-urbaines : dans les Ardennes, quand on pense que le FN fait plus de 30 à La Francheville ou Prix, bigre !

Bon. C'est tout. Ah non. J'oubliais. Benoît Huré est donc réélu président du conseil désormais départemental des Ardennes. Et toujours sénateur. J'ai regardé sa fiche sur le site du sénat (à lire ici).. Qui prouve qu'on ne peut pas décemment cumuler des fonctions de ce niveau. Or, comme d'autres, à gauche aussi bien sûr, je sais pourquoi il le fait. Non par avidité ou goût des lambris. Mais parce que ça ouvre des portes, permet de soigner un réseau, ça aide à faire remonter des dossiers en haut d'une pile. C'est ça, le malheur français. Huré cumule pour être plus efficace. Pas pour être législateur ou pour contrôler le gouvernement. Il cumule par défaut, si j'ose dire. Comme le font aussi des maires qui se font bombarder dans les exécutifs des intercos ou au conseil départemental. Cela permet d'être plus efficace dans son premier mandat. C'est le drame français. Et ce que je dis là, c'est pas de l'idéologie. Philippe Seguin le disait déjà. Cela étant, espérons que M. Huré réussisse et à tout le moins, qu'il n'oublie pas que baucoup dans sa majorité ont fait des scores élevés car des voix de gauche les ont aidés à battre des binômes FN. Je ne reviens plus, en revanche, sur l'effarante déroute de la gauche ardennaise. Dans mon canton, trois binômes de gauche, trois fois 12%. Les deux binmesô autres, Droite et FN, sont allés seuls en finale !

 

 

 

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23 mars 2015

Ardennes : la gauche la plus bête...

Bon. On fait quoi ? Ben... on n'a guère le choix. On va dimanche prochain dans la plupart des cantons ardennais voter contre le FN, et donc, pour les candidats de droite et du centre. On regrettera au passage que beaucoup de ceux-ci ne s'étaient pas engagés à faire de même en cas de duel Gauche-FN. Mais bon. C'est le principe des élections à deux tours. Au premier on choisit, au second on élimine.

Pour ce qui est des Ardennes, disons le d'emblée : le 08 fait partie des dix départements français où le PS a le plus reculé depuis 2012 (alors que dans certains de ses anciens bastions, dans le quart sud-ouest, en Limousin ou Bretagne, notamment, il esquisse un rebond - surtout par rapport aux municipales -). Ce n'est pas un hasard : la situation économique et sociale a continué ici de se

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dégrader, et pour arranger le tout, le PS local, notamment à Charleville, s'y est multiplié les balles dans le pied. On pense à Charleville 1 (ex-Mézières Centre Ouest) et Charleville 4 (ex-Mézières Est) où en plus du Front de gauche, il y avait division fratricide et poursuite des guéguerres internes (entre amis de M. Léonard et de Mme Ledoux). Ajoutons que le PS a même boudé des cantons, à Carignan et Rocroi, ne présentant aucun binôme contre le président sortant UMP, certes archi-favori, mais symboliquement, c'était quand même significatif. Le PS ardennais est moribond. Et on ne parle pas de la faiblesse objective de certains binômes qu'il a présentés...

Le FN que je voyais au second tour dans une dizaine de cantons sera en fait présent partout ou presque (16 cantons). Charleville 3 (ex-centre) et Rethel font exception. Dans le premier cas, le député PS Léonard (frondeur à Paris, candidat des forces de progrès (sic) à Charleville) est en grand danger : il faudrait que les électeurs du dissident de droite se rallient à lui pour qu'il évite un revers personnel évident). Dans le second, duel de droite classique entre deux barons locaux.

Le PS peut espérer conserver au mieux quatre cantons : Revin et Bogny, Sedan 2 (si le report des voix FG se fait bien), Nouvion (même condition que précédemment).

Il y a enfin le cas Villers-Semeuse. Que le FN y arrive en tête est une surprise, comme le fait que le maire du chef-lieu de canton Jérémy Dupuy (DVG allié à une DVD) n'arrive en seconde place que pour quelques dizaines de voix. Pas de suspense en revanche pour le second tour.

Paradoxe en effet, le FN ne gagnera aucun canton dans les Ardennes (même si tous les électeurs de gauche ne se déplacent pas), mais sortira renforcé de ce scrutin. La droite, qui a joué l'union, sortira également renforcée. Et à un degré moindre, le Front de gauche aussi (qui dépasse les 10 points dans plusieurs cantons).

Les Ardennes ont connu en ce 22 mars un 21 avril sans précédent. Personne ne peut s'en réjouir.

Fermez le ban.

Ah, j'oubliais, quid d'une éventuelle petite poussée de la participation, puisque dans certains cas, ça s'annonce très serré (Sedan notamment) ? Je n'en sais fichtre rien, puisque désormais, on sait même le FN gagne des voix au second tour parmi les abstentionnistes du premier.

 

19 mars 2015

J'irai voter quand même...

La dernière semaine de campagne n'aura rien changé à l'affaire : c'est sans enthousiasme que j'irai voter dimanche pour le premier tour des élections départementales (ex-cantonales).

L'affaire Zlatan, l'attentat barbare à Tunis et l'éclipse de ce vendredi auront d'ailleurs retenu davantage notre attention, en tout cas celle des médias.

Drôle de campagne, triste campagne, avec des candidats qui, ce n'est pas leur faute, auront multiplié engagements et promesses sans encore connaître exactement leurs futures compétences. Avec des sondages nationaux plaçant un FN à 30% et donc au coeur des débats (nationaux, sur les plateaux de télé par exemple). Triste fin de campagne, marquée par des péripéties judiciaires dérisoires sur La Houillère-Nouzonville et des acrobaties politiciennes d'un autre âge, y compris de la part de nouveaux venus dans l'arène qui prétendent donner un coup de jeune à la politique...

J'irai voter quand même.

Bien que la campagne fût triste. Et dans les Ardennes, sans aucun suspense. La majorité sortante sera reconduite. Et sortira même renforcée. Laissant quelques cantons seulement à l'opposition. Cinq ou six, pas plus, a priori. La gauche s'est suicidée en se présentant divisée dans la plupart des cantons (trois binômes parfois), ce que la droite a su éviter (à deux ou trois exceptions près).

Principale inconnue, le score des binômes FN. Je l'ai déjà écrit ici, j'imagine que le FN sera au second tour dans une dizaine de cantons. Grâce à la division de la gauche essentiellement. Mais sans espoir de l'emporter. En raison de la notoriété des sortants et candidats, petits ou grands notables, en raison d'une majorité d'électeurs de gauche qui retrouveront leurs rélfexes de 2001 (en espérant qu'il en soit de même, le cas échéant, chez les électeurs de droite : sur ce point, j'aurais souhaité des prises de position plus claires des candidats de la droite et du centre. Seuls quelques-uns, et c'est leur honneur, l'ont fait. En l'espèce, il ne s'agit pas de donner des consignes de vote, a fortiori avant le premier tour. Mais d'affirmer un principe personnel : "Moi, candidat UMP ou DVD dans tel canton, j'espère être au second tour et l'emporter, mais si je devais choisir entre FN et PS ou PC, je voterais personnellement PS ou PC. Selon l'axiome qu'au premier tour on choisit, au second on élimine").

Oui, j'irai donc voter dimanche, j''apporterai ma modeste voix à un candidat non FN. Car dans les Ardennes, dans cette terre où mes aïeux ont payé de si lourds tributs le siècle dernier quand les guerres, la barbarie ou l'exil, la faim, les occupations et les sacrifices les marquèrent au fer rouge de la mémoire sanglante, dans cette terre, on doit voter. Et surtout voter contre le FN. Contre la démagogie, contre l'exclusion, contre le repli sur soi, contre la facilité qui consiste à rejeter l'Europe (même si elle doit être réformée) et en appeler à des illusions sans lendemain.

J'irai voter. Je sais pour qui, mais le scrutin est secret. Ceux qui me connaissent devinent...ballot-158828_640

 

Mon bulletin ne sera pas pro ou anti gouvernemental, il sera un bulletin de vote tout simple. Républicain.

 

12 mars 2015

Football et argent, football et poésie...

Parlons foot.

Cela nous changera de cette triste campagne en vue des cantonales (pardon, des élections départementales), laquelle ne charrie désormais plus qu'une interrogation : quel score pour le FN ? Voire : combien de cantons remportés par le FN ? Dans les Ardennes, je pense aucun. Mais le FN sera présent au second tour dans une dizaine de cantons. En attendant, peu de réponses à ma supplique aux candidats (de droite, du centre, de gauche) de se positionner clairement avant le premier tour (voir ici

 

).

Parlons foot, donc. Et argent.

Dans les Ardennes, les présidents des clubs pros disent leur désarroi dans le journal apprenant que le Département a décidé de revoir à la baisse ses subventions. Ancien footballeur lui-même, le président du club de basket féminin de Charleville (les Flammes), qui évolue au plus haut niveau de la hiérarchie nationale, suggère une forme de sexisme. Son club est moins bien doté que le club de basket masculin de Charleville (pro B). Et a fortiori que le CS Sedan (4e division de football, c'est à dire CFA) Je connais bien le problème, ayant suivi dans les années 90 l'aventure de l'Olympique de Charleville de retour pendant 5 ans en division 2 avant d'être abandonné en cours de saison par la municipalité d'alors. Quand je dis ça, je veux dire que les clubs pros (foot ou basket) ne peuvent pas vivre (dans les Ardennes en tout cas) sans soutien des collectivités. Ville et département. Or, je constate hélas que la question de fond n'est pas posée : soutenir oui, mais sur quels critères ? Si l'on se fie à la seule hiérarchie sportive, le président des Flammes a raison. Pourtant, il faut aussi prendre en considération le soutien en terme d'infrastructures (l'agglomération construit actuellement une nouvelle salle pour le basket pro comme naguère les deniers publics avaient largement financé le nouveau stade de Sedan). Et surtout, le Département et la Ville doivent prendre en compte les retombées en terme de médias, de communication donc, et enfin, ce n'est pas neutre, le public lui-même, composé pour moitié au moins de contribuables !

Quand on sait que le club de foot de Sedan a encore réuni il y a peu 10 000 spectateurs en plein hiver, cet aspect n'est pas anodin.

Soutenir le sport pro, oui, mais que nos élus qui veillent si bien (?) sur nos impôts adoptent des critères clairs : retombées en terme d'image et de communication, rôle social etc.

Parlons foot encore.

Voilà qu'un syndicat (le SDU) s'étonne de l'embauche par l'agglo Charleville-Sedan, par ces temps de disette, d'un ambassadeur du sport. C'est un ancien joueur pro, Patrick Regnault, que je connais, c'est quelqu'un dont les qualités (sportives et humaines) ne sont pas en cause, qui avait soutenu la liste Ravignon aux municipales (c'est évidemment son droit le plus strict) mais c'est vrai que je n'ai pas vraiment saisi quelles seraient ses missions. Ambassadeur du sport ou ambassadeur de l'agglo ? Le communiqué du SDU est ici.

Foot encore et toujours.

Juste un mot sur la qualification du PSG, méritée. Mais les commentaires, quand même... Un peu de mesure. Arbitrage erratique, certes, avec un rouge sévère, un peno oublié (sur un joueur de Chelsea), un autre finalement assez sévère (T. Silva a voulu mais n'a pas touché le ballon de sa main). On verra en quarts. Le PSG a mérité de se qualifier, mais Chelsea a mal joué... N'a pas joué, même. Sauf Hazard. Quant au comportement de certains Parisiens (Luiz, T. Motta, Verratti), ce ne sont pas des exemples de fair-play. Excellents joueurs, mais question éthique... Pardonnez, mais je préfère un gars comme Pastore ! Enfin bref. Je suis déjà ailleurs. Dimanche, c'est Marseille-Lyon.

Et parlons enfin de foot et de poésie.

Invité hier soir par l'ami Joël à me joindre à sa joyeuse équipe pour une émission de radio sur fond de Printemps des Poètes, j'ai senti que je jetais un froid quand j'ai commencé par présenter mes excuses : je ne pourrais pas assister la deuxième mi-temps de l'émission sous peine de manquer la première à Chelsea (devant ma télé). Et prévenant d'avance quelques quolibets ou moqueries, j'ai plaidé coupable : oui, pour moi, foot et poésie peuvent faire bon ménage. Un coup-franc génial, une chorégraphie dans une surface de réparation, oui, cela peut tenir de la poésie. Sans parler de l'atmosphère en tribune.

Une preuve ? La voici. C'est le poème 12 de mon mois de la poésie (je vous livrerai demain les numéros 4 à 11).

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DOUZE

(ode à Roberto Carlos)

- une respiration à peine une fraction de seconde un éclair en somme une flèche brillante et acérée qui logerait le ballon dans la lucarne dans l'angle en haut à gauche quand on regarde les buts -

c'est ce qu'il croyait c'est qu'avait imaginé puis anticipé le goal-keaper c'est ce qu'ils croyaient c'est ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu (comme le ciel) c'est ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu et leur camarade gardien vêtu de jaune (comme une jonquille) c'est ce qu'imaginait l'entraîneur c'est ce qu'imaginaient les supporters des dix joueurs en bleu et de leur camarade gardien vêtu de jaune

puis vint le coup de pied la frappe

tout s'est joué en une respiration à peine en une fraction de seconde en un éclair

comme un baiser tout de furtivité ou une caresse subtile comme volée embarquée dans son sillage

le pied gauche de Roberto Carlos da Silva Rocha a heurté le ballon le pied gauche a propulsé le ballon à une vitesse improbable dans une courbe improbable dans une trajectoire improbable

le ballon a flotté le ballon a hésité le ballon s'est vu oiseau le ballon s'est vu aéronef le ballon s'est vu incontrôlablement vivant et même révolutionnaire

et le ballon frappé par Roberto Carlos da Silva Rocha a fini sa course épuisé mais vainqueur dans la lucarne dans l'angle en haut à droite quand on regarde les buts

à l'exact opposé de ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu (comme le ciel) de ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu et leur camarade gardien vêtu de jaune (comme une jonquille) de ce qu'imaginait l'entraîneur de ce qu'imaginaient les supporters des dix joueurs en bleu et de leur camarade gardien vêtu de jaune

et c'est ainsi que Roberto Carlos da Silva Rocha (Real de Madrid) est un poète éternel

 

 

 

3 mars 2015

Mon mois de la poésie

 

Mars 2015.

Mon printemps des poètes à moi. 31 jours, 31 poèmes inédits et gratuits. Photo DR

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 Un.

 

 

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Il marche sur la plage

c'est le soir dans la brume de ses cheveux et dans les ressacs qui frappent à la porte du café du Phare

c'est le soir sur Groix ou sur Biarritz

c'est le soir sur Antibes ou sur Genova

c'est le soir chaque seconde qui passe

et qui repasse

et qui repasse

c'est le soir mais il marche sur la plage où résonne la voix étoilée de Christine and the Queens

Il marche comme s'il allait pleuvoir sur la plage

mais il ne pleut jamais que sur la peau des étoiles marines

et encore

Il marche comme s'il fallait s'émouvoir du vent qui l'emportera demain à Sienne ou à Volterra

tous soleils dehors tous soleils offerts à l'appétit du voyageur

c'est le soir chaque seconde qui passe

et il se réjouit que dans une dernière révérence

un enfant ait défié les algues barbares

l'enfant est né pour se rebeller sur le sable encore mouillé de la plage de Groix

ou de Biarritz ou d'Antibes ou de Genova

l'enfant est né pour tracer sur le sable qu'il s'appelle Benjamin Péret

l'enfant est né pour marcher sur la plage et crier qu'il a juré de ne pas manger de ce pain-là.

 

 

Deux.

Nuit tombante

les rêves s'affolent et visent d'autres ciels

dans la chambre encore soumise aux ultimes fragrances des luttes fiévreuses

il attend

il sait que la mémoire est un tatouage

demain seront d'autres essences

il attend

il sait que la mémoire est une compagne doucereuse.

 

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Trois.

 

Gare de Nice

je n'ai pas dormi ou presque dans le train de nuit

j'aime trop la nuit

j'ai écouté la litanie géographique dite par des voix métalliques

 

un autre train un autre jour une autre nuit

je descendrai à Valence

et j'irai me frotter aux vignes de Crozes-Hermitage

il se trouvera bien des ombres complices pour boire le calice jusqu'à la lie et jusqu'au lit

 

Gare de Nice

dans le compartiment fatigué

j'ai oublié le livre que tu m'avais prêté

sauf la page 45

sauf la page 66

 

je les ai apprises par coeur

elles me sont douces et précieuses

 

j'ai oublié le livre que tu m'avais prêté

sauf la page 45

sauf la page 66

on y lit que le vent caresse la peau des statues qui attendent la pluie dans le parc de l'ancienne abbaye

on y lit que sur ton visage il est un sourire moqueur quand je m'égare sur le chemin de halage qui borde les rives de ton sexe

 

Gare de Nice

je suis un homme libre qui court vers la Promenade des Anglais et de tous les peuples.

Nice-seafront

23 février 2015

PlusBelleLavilleCharleville contre PlusBelleLaVie : polémique dérisoire, coup de com' et enfumage à tous les étages

Ardennais par mon père (depuis bien avant 1789), Mosellan par ma mère, je n'ignore rien de ce qu'ont enduré les Ardennais depuis des siècles : les guerres (avec une mention à nos stratèges qui décidèrent qu'il n'y avait pas lieu de prolonger la ligne Maginot, nos belles forêts suffisant à repousser l'énnemi), les crises (le textile dès les années 60, puis la sidérurgie, la métallurgie, la sous-traitance automobile)...

Ardennais, j'aime et je connais ce territoire aux marches et aux marges du pays, nourri de contrastes entre forêt, massif, crêtes, plaines, j'aime et je connais les gens d'ici, souvent fiers, parfois taiseux, attachés à leurs racines, à leur histoire.

J'aime et je connais la beauté de nos villes et nos campagnes, comme je suis navré aussi que tant de friches le défigurent, tant de quartiers ou communes appauvries deviennent des no man's lands grisâtres (même quand le soleil nous réchauffe l'âme, le coeur et le corps).

C'est dit.

Je n'ai donc pas forcément apprécié évidemment la réplique entendue il y a (déjà) une semaine dans un épisode du feuilleton Plus Belle La Vie où il est dit que proposer à des élèves un voyage dans les Ardennes relève... de la maltraitance.

Comme j'imagine les Marseillais (où se déroule l'action et où est tourné le feuilleton en question) n'ont sans doute pas apprécié plus que ça le tombereau d'insanités à leur encontre déversé ces dernières 48 heures par des Ardennais furieux appelés à se révolter par nos élites via les réseaux sociaux. Comme les Nordistes n'apprécient pas toujours qu'on les dise habiter une région d'alcooliques et délinquants sexuels, comme les Bretons sont lassés d'entendre dire qu'il y pleut toute l'année, comme les Corses sont fatigués qu'on en fasse tous des mafieux ou des terroristes en puissance, comme les Auvergnats sont vexés qu'on les dise pingres. Liste non exhaustive.

Les clichés sur les habitants de telle ou telle région, c'est hélas vieux comme le monde.

Soit dit en passant, ces mêmes clichés existent au sein d'un même département. A titre d'exemple, croyez-vous que cela leur fasse plaisir, aux habitants de Saint-Menges, que depuis des temps immémoriaux, leurs voisins du Sedanais les appellent les "bourriques" (*) ?

Sans doute bien conseillé, toujours est-il que le maire de Charlestown a décidé de saisir la balle au bond et de monter un coup de com' rondement mené. Via les réseaux sociaux. Avec l'appui de la presse locale. Les Ardennais en général et les Carolomacériens ont été invités à bombarder les producteurs de Plus Belle La Vie de tweets parfois ironiques, le plus souvent aigris, voire revanchards ou insultants. Un hashtag a été inventé en forme de clin d'oeil : PlusBellelavilleCharleville. Et en quelques heures, l'effet escompté a été au rendez-vous : les médias nationaux ont relayé la fronde.

On en resterait là si cette affaire ne révélait pas deux problèmes.

Un : le maire Boris Ravignon a joué sur une fibre ardennaise bien connue. Une susceptibilité à fleur de peau qui frise parfois, hélas, une tendance au repli sur soi, à la victimisation à outrance, au rejet de l'autre. Certes, je l'ai écrit d'entrée, les Ardennais ont été victimes (des élites, des guerres, des crises). Et le demeurent. Mais il faut transformer cette injustice en énergie, en motivation, en volonté d'aller de l'avant. Au-delà de ce coup de com', il faut effectivement travailler VRAIMENT à changer notre image. Ne pas avoir peur de dire la beauté et les atouts de notre département, mais aussi sa proximité avec Reims et son vin le plus connu au monde, par exemple.

Deux : est-ce un hasard, est-ce une fatalité si pendant ce temps, dans les classements et tableaux de l'Insee (je ne parle même pas des hébdos et  autres magazines dont les critères sont parfois discutables), notre département est toujours en queue de peloton ? Si l'on ignore où vont les milliards des plans d'aide successifs ? Si l'on attendu le XXIe siècle pour relié à Reims par l'autoroute (ne parlons pas de l'A 304 et de l'hypothétique liaison Nord-Lorraine via le 08) ? Si les patrons voyous continuent de faire leur marché régulièrement dans notre vallée ?

Soyons raisonnables. On a ri, on a souri, ou l'on a fait la grimace. Mais basta. Fermez le ban. Y'a mieux et y'a vraiment plus urgent à faire.

Et pour commencer, quitte à balancer sur les réseaux sociaux des belles photos de nos Ardennes et de Borisville (pardon, de Charleville), faisons enfin en sorte que toute l'année, on puisse y assister à des spectacles de marionnettes et y célébrer la poésie de Rimbaud (celui qui disait que sa ville était supérieurement idiote, mais il mentait, il n'a eu de cesse d'y revenir pour mieux repartir !), et pas seulement lors des festivals. Faisons en sorte que si nous aimons aller faire un saut en Belgique, les étrangers et touristes français qui débarquent le soir ou le week-end place Ducale et alentours aient de quoi se mettre sous la dent, les yeux et l'esprit.

Bon. J'arrête. Sinon, je vais rater Plus Belle La Vie...

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(*) ce surnom vient aussi du fait que les habitants s'étaient spécialisés dans le transport de la laine via des bourriques...

 

 

 

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