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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
29 mars 2014

Mon musée idéal. 3 : Man Ray

andrebreton1929

Troisième et dernier volet (provisoire) de mon musée imaginaire dans le cadre de la "La semaine des musées sur Twitter".

J'ai découvert la poésie en même temps que Man Ray ou inversement. Quand on m'offrit un volume de la collection Poésie Gallimard. Dont chaque exemplaire est orné d'un bandeau qui reproduit, sur fonds colorés, le portrait de l'auteur. Ainsi, jeune adolescent, j'ai été happé par André Breton, Robert Desnos, Benjamin Péret et les autres tout en étant marqué du sceau de leur visage immortalisé par Man Ray (1890-1976). Des visages d'autant plus fascinants que l'artiste (né aux Etats-Unis) fut le premier à généraliser la technique dite de solarisation (qu'il expliquera avoir expérimentée accidentellement dans son laboratoire, une version que certains historiens contestent). Mais peu importe : révolutionné... par la révolution surréaliste (un demi-siècle après), par la liberté revendiquée de s'émanciper des contraintes esthétiques pour faire de l'art ainsi apuré et épuré, et de l'inconscient, les seuls viatiques de la modernité, voire de toute expression réellement créatrice et créative, de toute expression libre, humaine, cette brume entourant les visages des poètes, une brume semblable à celle qui semble s'échapper certains matins de la Meuse (ou du Lot), me semblait alors (et je veux dire toujours) participer pleinement de ce dessein.

Concernant ce portrait de Breton, daté de 1929, je ne peux que citer cette explication évidemment pédagogique puisque tirée du site du Centre national de documentation pédagogique :"La technique de la solarisation employée, brève exposition du négatif lors du développement provoquant l'inversion des valeurs d'ombre et de lumière, crée un effet d'irréalité, de merveilleux, cher aux théories et pratiques des surréalistes. L'aura lumineuse obtenue par ce choix technique traduit sans doute la volonté de Man Ray de souligner l'impact sur son siècle d'André Breton comme celui de certains de ses modèles et amis, artistes, écrivains, intellectuels, représentant les avant-gardes artistique et culturelle de l'entre-deux guerres.
Man Ray, proche du mouvement surréaliste, « fautographe » qui dit « travailler avec la lumière », jouerait ainsi avec l'un des mythes attachés à la photographie : elle détiendrait le pouvoir de capter l'invisible, rend tangible ici le rayonnement psychique et spirituel d'André Breton, apparaissant ainsi comme une icône, irradié de fluide.
Man Ray réalisera également une seconde version de ce portrait, un tirage négatif aux valeurs inversées."

L'ensemble de la notice est à retrouver ici.

Mais Man Ray est également un spécialiste du "nu", de la photo de mode, ou de la photo qui fait "vivre" des objets singuliers. Et encore peintre, et aussi cinéaste. Un homme de l'image qui accompagna le mouvement surréaliste sans jamais cesser d'être lui-même. Sur sa tombe, à Paris, on lit : « Unconcerned, but not indifferent » (« Détaché, mais pas indifférent »).

Même mon chat ne saurait mieux dire.

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