Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
29 mars 2014

Lire André Velter (et attendre Abysse)

andre velter (DR)

Raté. En ce Printemps des poètes prolongé (pour des raisons qui m'échappent toujours, chaque année, il s'achève le jour même où débute le « vrai » printemps), je m'étais juré d'évoquer longuement les dernières parutions d'André Velter, géniale figure de la poésie d'aujourd'hui, d'autant plus admirable que natif des Ardennes (à Signy l'Abbaye, en 1945) et d'autant plus remarquable que je m'honore de le connaître.

Via Yanny Hureaux, j'ai fait sa connaissance il y a une douzaine d'années : je voulais l'interviewer à propos de la guerre en Afghanistan. Le poète a en effet séjourné à Kaboul dans les années 70. J'ai recueilli son témoignage, d'abord en buvant un café place Ducale puis en le suivant dans la maison de ses parents, à quelques pas de là. On a sympathisé.

Il a eu la gentillesse de lire quelques-uns de mes poèmes et de m'en dire du bien.

Nous nous sommes revus à plusieurs reprises (s'il est établi à Paris, s'il ne cesse de parcourir le monde, tel Rimbaud, l'éternel précurseur, André Velter aime toujours revenir aux sources). La dernière fois, c'était pour l'inauguration officielle de la médiathèque Voyelles à Charlestown.

Poète, homme de radio (il anima longtemps une émission sur France Culture dédiée évidemment... à la poésie), éditeur (chez Gallimard), André Velter écrit comme il marche, la tête haute, le regard apaisé ou étonné ou curieux, le pas assuré, comme battant la mesure ; et on lit (et on doit lire) André Velter comme cela, en marchant, à voix haute, à l'identique, donc, tantôt apaisé, étonné, curieux, les mots dits comme les notes d'une ballade andalouse (puisqu'il les affectionne).

Voyageur infatigable (Asie, Afrique, Amériques), il nous offre le monde dans chacun de ses textes, un monde de soleil(s), un monde vivant mais un monde qu'il eut, qu'il souhaite toujours debout.

Lisez, lisez et lisez encore André Velter : ses mots sont simples, mais ses mots sont des résonances toujours exactes au rendez-vous de l'humain... et de l'amitié.

Il y a déjà deux ans, j'avais évoqué André Velter pour l'ouvrage édité par Claude Carton, « Quat'Z'Arts en Ardenne ». En voici un extrait : « Et s'il faut être assis et silencieux (pour lire Velter), alors que ce soit dans un train, puisque le mouvement continu des roues sur les rails m'assure d'un constant décalage, dit-il. Enfant, réfugié dans un Balcon en forêt, à Signy, où sa grande faim d'espace est née en haut d'un arbre... La forêt m'a été montagne et océan. Recroquevillé dans une cabane de branchages qui tangue au sommet d'un chêne, je demeure dans l'éblouissement de voir à perte de vue. Et c'est un éblouissement qui ne m'a pas quitté. Là où la vue se perd, je suis et je m'évade." (les mots en italiques sont tirés de l'oeuvre du poète).

Et j'ajoutais : "Alain Borer compare « le travail oratoire et aratoire » de son ami à cette technique des gardiens des grottes d'Ajanta en Inde, qui captent la lumière avec des cartons recouverts de fer-blanc : « A la façon de ces petits miroirs (…) les mots, s'ils prennent le ciel comme point d'appui, peuvent faire entrer le soleil dans la caverne ».

Les deux derniers recueils d'André Velter sont "Jusqu'au bout de la route" et "Tant de soleils dans le sang" (avec sept poèmes tracts d'Ernest Pignon-Ernest dont le poète vient de publier une monographie. Tous sont édités chez Gallimard.

Voilà. Je pensais faire plus court, et finalement j'ai fait long sans pour autant bien évoquer les deux recueils récemment parus. C'est ainsi. Et sans vraiment dire tout ce que je connais et sais et apprécie de et chez Velter. Voici néanmoins via ce lien un des articles que j'ai écrit sur ou à propos du poète.

C'est que je suis perturbé depuis ce matin. J'ai mal dormi : Abysse n'est rentrée que vers midi. Sans avouer les raisons de cette fugue, de cette nuit blanche à la veille de la veillée d'armes électorale. Ma protégée féline est-elle allée surveiller les panneaux pour bien s'assurer qu'aucune affiche ne soit collée après l'heure légale ? J'en doute. Elle n'a pipé mot. Elle sest contentée de dévorer son assiette de croquettes avant d'aller roupiller. Les scrutins passent, mais sa profession de foi demeure la même, Abysse. Bien vivre et laisser dire.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité