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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
24 septembre 2014

Brigitte Bardot, une forme de "beauté convulsive" telle que rêvée par André Breton ?

Brigitte Bardot a 80 ans. France 2 a célébré l'événement hier soir, via un documentaire de bonne facture, suivi d'un entretien avec l'icône retirée à Saint-Tropez depuis plusieurs décennies.

Deux constats : elle est toujours aussi belle, elle est toujours aussi rebelle. Libre ? C'est moins sûr, même si elle symbolisa dans les années 60 et 70 une forme d'émancipation, de refus des codes et des modes, avant précisément de se retirer, de prendre congé des hommes (au propre et au figuré) quand la société souhaita faire d'elle, précisément, un modèle bien codé.

La question est évidente... Brigitte Bardot fut-elle, est-elle toujours une incarnation (en tout cas une des incarnations possibles) du postulat d'André Breton : "La beauté sera convulsive ou ne sera pas." ? J'ai envie de dire "oui".

Une beauté transgressive, flirtant avec toutes sortes d'absolus, une beauté en fuite, une beauté à la fois naturelle et extra-naturelle. Une beauté au sens presque vulgaire du terme, mais une beauté d'âme, aussi.

Certains riront, estimeront que son engagement dans la lutte contre les violences faites aux animaux est méritoire mais qu'il est aussi des hommes et des femmes qui souffrent, ce qui, a priori, semblerait moins émouvoir la star. Certains se gausseront de sa sympathie affichée pour Marine Le Pen, de son attachement à des valeurs que par ailleurs, une "lecture" trop rapide de sa biographie amènerait à penser qu'elle n'a cessé, dans les années 60, de mettre à mal.

Cela ne tient pas. Qui sait la générosité dont Brigitte Bardot fait preuve (ou pas) vis-à-vis de ses contemporains et voisins en difficulté ? Et par ailleurs, pour ce qui concerne ses opinions politiques, quel crédit leur accorder ? Elle qui est coupée du monde réel depuis si longtemps ?

Mais revenons à ce concept de "beauté convulsive". J'entends les mots de Breton comme le voeu que la beauté ne soit pas muette, ne soit pas enfermée dans des règles du jeu esthétique trop étroites, ne soit pas une forme figée. Hier soir, évoquant le film de Vadim "Et Dieu créa la femme", Bardot a expliqué en substance : "Il m'a filmée telle que je le souhaitais. Non maquillée, non coiffée. Presque non habillée. Il m'a filmée telle quelle."  Ajoutons : Vadim puis d'autres l'ont filmée "libre".

Et libre, donc révolutionnaire (au sens surréaliste du terme), donc convulsive (ne serait-ce, après tout, que parce qu'elle heurte toujours les pisse froid), Brigite Bardot le fut, le demeure.

Ai-je besoin d'ajouter que ma chère protégée féline, Abysse, est mille fois d'accord avec moi." BB, une Nadja sublime, tourmentée, mystérieuse et envoûtante du cinéma des années 60 et de la société française contemporaine. Avec toutes ses contradictions. Celles de BB, celles de notre monde".

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