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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
16 septembre 2014

Pendant qu'à Paris, Valls refuse de valser et s'accroche à son fauteuil, dans les Ardennes, les sénateurs sont élus à vie !

Aucun suspense.

Le dimanche 28 septembre, les deux sénateurs UMP des Ardennes seront réélus sans trembler.

Il en avait été autrement en 2008 où Jean-Paul Bachy, président DVG du Conseil régional, était passé tout près (une vingtaine de voix) de coiffer Marc Laménie. Mais à l'époque, la gauche avait le vent en poupe.

Depuis, faute d'avoir dressé un état des lieux exhaustif (surtout de la situation des finances du pays) à son arrivée aux affaires au printemps 2012, faute d'avoir prévenu qu'elle appliquerait une politique plus social-libérale que socialiste (on devinait que Bruxelles et Berlin ne verraient pas d'un bon oeil une politique de rupture), plombée par les affaires Cahuzac et Thévenoud (liste non exhaustive), plombée aussi par une sorte d'amateurisme tenace (en matière de com' notamment, ou quand il s'agit de nommer un secrétaire d'Etat sans vérifier qu'il n'a pas de casserole), la majorité PS est à son niveau le plus bas. Les Français ont majoritairement oublié que l'UMP avait été au pouvoir pendant 10 ans de 2002 à 2012 et font presque logiquement du président Hollande le responsable de tous leurs malheurs. Et ils sont de plus en plus nombreux à s'en remettre au FN.

Sans oublier les résultats des municipales, qui ont fait basculer, rien que dans les Ardennes, Charleville-Mézières, Revin et Vouziers de gauche à droite (liste là encore non exhaustive). Mode de scrutin (suffrage indirect) aidant, c'est donc vite vu. La seule curiosité, dans les Ardennes, sera de voir jusqu'à quel point Jean-François Leclet (UDI) peut mordiller légèrement les mollets des sortants.

Pour Benoît Huré et Marc Laménie, l'affaire est donc dans le sac.

A tel point que le PS ne présente d'ailleurs qu'un seul candidat, Baptiste Touchon, simple conseiller d'opposition dans son village de Signy l'Abbaye ! Courage fuyons ! Après plusieurs campagnes calamiteuses (souvenons nous du feuilleton surréaliste de la désignation des candidats aux législatives de 2012), le PS 08 est donc toujours plus que mal en point dans un département qui fut jadis l'un de ses bastions.

Fidèle au poste, Sylvain Dalla Rosa défendra les couleurs du PCF et enfin, Eric Samyn mesurera la vraie implantation du FN parmi les... grands électeurs.

Bref, on ne peut qu'en conclure que les sénateurs ardennais sont quasi élus à vie. Le président du Conseil général Benoît Huré va pouvoir tranquillement continuer à cultiver son réseau relationnel dans la capitale à défaut de faire de l'ombre à ses collègues du Palais du Luxembourg (le site du Sénat indique que M. Huré n'a posé que 20 questions en dix ans de mandat et que sa dernière intervention en séance publique remonte à février... 2013). Il va pouvoir continuer à employer comme assistants son gendre et la fille de sa suppléante. Mais reconnaissons lui de ne pas parler, à ce propos, de simple dépannage, comme la députée Poletti qui a salarié sa fille durant plusieurs années (article de L'Ardennais-L'Union à relire ici)...

Un mot sur Marc Laménie : plus discret médiatiquement, il est plus actif en séance publique et en commission (voir là encore le site du Sénat).

Mais il n'y a pas à accabler les deux sénateurs ardennais. Comme nombre de leur collègues de droite, de gauche et d'ailleurs, ils ont d'abord choisi d'exercer un mandat national pour mieux défendre les dossiers de leur département, de leurs électeurs. C'est le système qui veut ça (c'est ainsi que jadis Philippe Séguin expliquait, et il avait raison, le phénomène franco-français du cumul des mandats). On vous reçoit, on vous écoute (à défaut de vous dire toujours "oui") plus facilement quand vous être et président ou vice-président d'un conseil général, et également sénateur (ou député). Vous me direz, ce n'est pas cela qui fait que les Ardennes et les Ardennais s'en sortent beaucoup mieux que les autres dans le marasme actuel, mais bon...

La vraie question est de savoir si une haute assemblée composée des seuls présidents des départements (soit une centaine d'hommes et femmes) ne serait pas suffisante pour porter la voix des territoires de province à Paris et amender certains textes de loi (les députés ayant toujours le dernier mot). Ca ferait quelques économies. Mais a priori  Manuel Valls n'y a pas pensé...

Tiens, au fait, dans sa lettre aux grands électeurs, le candidat socialiste rend hommage à Marie-Hélène Cardot et à Jacques Sourdille. Soit. Mais il aurait pu aussi faire référence à des sénateurs ardennais... de gauche. Il y en a eu. Je dis ça, c'est pour me pousser du col. Parmi mes aïeuls figure Charles Goutant (1847-1906) qui fut président du Conseil général... et sénateur inscrit au groupe de la gauche démocratique...

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