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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
9 juillet 2014

Il n'y a plus de parlementaire de la majorité dans la région...

Seul député PS à s'abstenir lors du vote budget rectificatif (ce qu'on appelle le collectif budgétaire) la semaine passée, rejoint par une partie des "frondeurs" mardi lors du vote cette fois du budget de la sécu, Christophe Léonard est toujours officiellement député PS des Ardennes. Il n'est plus, en revanche, député de la majorité. Dès lors qu'on estime, et c'est mon cas, que c'est précisément le vote du budget (même lorsqu'il s'agit d'un budget rectificatif) qui définit clairement l'appartenance à la majorité et le soutien à l'éxécutif.

Devenu un temps chouchou des médias parisiens la semaine passée, Christophe Léonard est ravi. Il a posté sur son compte Facebook tous les articles le présentant comme le "dernier", comme le "seul à ne pas avoir plié"...

Je l'ai déjà écrit, je le répète. Il a le mérite de la constance, puisqu'il n'a pas, dans un passé récent, voté d'autres textes importants. Il dit être fidèle à ses engagements (encore que parmi ceux-ici, figuraient bien, en juin 2012, celui de soutenir François Hollande !), et surtout demeurer en phase avec son territoire et ses habitants, et les difficultés des Ardennes et des Ardennais dont la situation ne s'est pas améliorée depuis deux ans, c'est un fait.

Mais j'ai peur de ne pas tout saisir. A part ceci : la logique voudrait que Christophe Léonard et les autres députés dits "frondeurs", puisqu'ils n'arrivent pas à convaincre le gouvernement et la majorité de leurs collègues, puisqu'ils n'obtiennent que de minces inflexions qui ne suffisent pas à les faire voter "pour", aillent jusqu'au bout. Et qu'ils votent donc "contre".

Ah, certes, mais ce serait ainsi prendre le risque suprême, celui de finir par mettre en minorité le gouvernement et donc d'aller vers des élections législatives anticipées.

Or, dans le contexte actuel, cela coûterait leur siège à la plupart des "frondeurs" en question et bine sûr sa majorité au PS. Et une UMP même vacillante pourrait tirer  les marrons du feu, sans parler d'un FN qui serait à même, en dépit du mode de scrutin, de se positionner en arbitre à l'Assemblée. Inédit sous la Ve république !

Alors on reste dans cet entre-deux. Un pied dedans, un pied dehors. Je comprends tous les arguments de Christophe Léonard sans forcément les partager, c'est la démocratie. Mais j'ai du mal à imaginer que trois ans puissent encore se dérouler ainsi. Il va falloir choisir. Sinon... Faute de ne pas avoir compris (ou avoir feint de ne pas avoir compris) dès 2012 qu'il allait devoir soutenir un gouvernement au mieux social-démocrate, au pire social-libéral, faute d'avoir vu venir la politique d'austérité commencée par Ayrault et accentuée par Valls, faute d'avoir admis (depuis bien avant 2012) que le PS n'était pas le Front de Gauche et de toute façon pas ou plus majoritairement enclin à mener une politique de rupture, Christophe Léonard que l'on sait pourtant bon coureur à pied (notamment lors des Sedan-Charleville) va finir par avoir un point de côté et un poids, un boulet au pied.

Et s'il démissionnait (et sa suppléante avec lui) pour se représenter aussitôt sous l'appellation "Pour une vraie majorité de gauche", par exemple ? Cela aurait un peu plus panache que de s'abstenir encore pendant trois ans... . Car de vous à moi, sauf révolte sociale et mouvements de rue, je ne vois pas ce gouvernement (qui parie à tort ou à raison sur un retournement de tendance avant 2017), changer de cap. Ce ne sont pas les "frondeurs" qui l'y contraindront en tout cas !

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