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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
19 mai 2014

Kerviel en prison, les patrons voyous de Thomé-Génot sous le soleil de Californie

Kerviel en prison, les patrons voyous de Thomé-Génot sous le soleil californien. Sur la piste du cirque médiatique, il est des acrobates qui savent mieux rebondir que d'autres…

 Après sa vraie-fausse audience papale (il y aurait bien eu une rencontre, mais furtive) suivie d'un long périple synonyme de rédemption et conversion (chacun son chemin de Damas), Jérôme Kerviel a regagné la France. Interpellé, puis écroué pour purger sa peine.

Je ne suis pas assez expert pour avoir un point de vue éclairé sur l'affaire, sur le dossier judiciaire qui l'a amené à être condamné en première puis en seconde instance, mais j'ai compris que pour beaucoup de Français, ses extravagances de trader illuminé  par le pouvoir de gagner ou perdre des millions, des centaines de millions en quelques clics, en quelques secondes, étaient le symbole d'une économie dévastée par des mécanismes financiers hallucinants, déconnectés de l'économie dite réelle (où de vrais ouvriers fabriquent de vrais produits, de vrais employés effectuent de vrais services, de vrais agriculteurs cultivent de vraies plantes et élèvent de vrais animaux, etc.). Que beaucoup de Français avaient peine à croire que la hiérarchie de la banque qui employait Kerviel ignorait tout.

Pas plus étonné que cela par le cirque médiatique qui a rendu compte de ce passage de frontière (sur les lieux mêmes où fut tournée la fameuse scène du Corniaud avec De Funès et Bourvil, chacun ses classiques!), pas plus convaincu que cela par l'étrange équipage et l'aréopage disparate embarqué dans cette croisade, où militants de gauche et/ou de la décroissance côtoient prélats et intellectuels en quête de     nouveau Dreyfus (voir les déclarations de M. Mélenchon), j'ignore par ailleurs si oui ou non, des témoins ont été empêchés de s'exprimer, si le procès mérite une révision.

Reste à mes yeux ce constat : sans être dupe des hypocrisies des uns et des autres, des pro ou anti Kerviel, sans verser dans je ne sais quelle vraie fausse candeur poujadiste, on aura compris qu'il est plus facile de faire dormir Kerviel en prison (après avoir menacé de lancer un mandat pour le choper en Italie si besoin) que de remuer les fesses des autorités américaines pour extrader enfin les ex-patrons de Thomé-Génot (à Nouzonville, Ardennes, France), condamnés par un tribunal correctionnel français à 5 ans, oui, 5 ans de prison ferme, pour abus de confiance et faillite frauduleuse, et qui continuent de couler des jours heureux et tranquilles sous le soleil de Californie où ils étaient repartis juste avant la liquidation de cette PME séculaire. Des voyous qui ont sucé le sang d'une entreprise certes en difficulté, déjà, à leur arrivée, ont pompé ses actifs et ont laissé, in fine, 300 métallos sur le carreau. Excusez du peu.

Il est vrai que ces mêmes patrons américains avaient été accueillis comme des héros à leur arrivée, deux ans plus tôt, les banques ayant coupé les robinets aux actionnaires familiaux. Les banques, déjà, encore, et toujours. Une des causes du déclin de Thomé-Génot, fabricant d'alternateurs pour l'automobile : l'envolée du prix de l'acier. Via des traders agissant pour des financiers et des fonds d'investissement (sic). Autant de cols blancs qui n'ont jamais mis les pieds dans une usine, qui roulent en coupé sport, passent leurs vacances à Ibiza, sniffent parfois quelques grammes de blanche avant de se détendre et de s'endormir dans les bras d'une call-girl (pardon, mais on se croirait dans la bande-annonce du dernier Ferrara!). On comprend que plus dure est la chute quand l'un d'eux est pris les mains dans le sac.

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