Un scoop : les Ardennes vont mal

Ainsi donc, si j'en crois L'Ardennais de ce jour,  il est des citoyens et même des élus de notre beau département qui trouvent désobligeant que le généticien Axel Kahn ait relevé dans son récit (il a publié un livre relatant sa traversée de la France, à pied, l'an passé, et que j'ai déjà évoqué dans un commentaire que l'on peut relire ici) que les Ardennes avaient payé un lourd tribut à la  crise, que certaines villes en portaient les stigmates de manière hélas spectaculaire et que du coup, nombre d'Ardennais n'avaient plus guère envie de croire que l'avenir puisse être souriant !

Poursuivant mes divagations sur l'excellent site de l'Institut national de l'audiovisuel, j'ai trouvé ce documentaire d'une vingtaine de minutes consacré à Sedan (à voir ici). Ca date de 1947 et c'est exemplaire. Les auteurs s'attardent à raison sur le passé de la ville, ses heures glorieuses comme ses heures sombres (1870, 1914, 1940) mais veulent faire passer un message : Sedan revit, Sedan retrouve ses couleurs alors que les ruines des bombardements jonchent encore les rues. Ce film est un bijou. Mais je vous laisse surtout réfléchir sur quelques chiffres cités : en 1947, on compte 5 000 ouvriers dans les usines textiles sedanaises, qui produisent 130 000 km de fil à tisser chaque jour.

Je ne vous apprendrai rien en concluant qu'il n'y a plus aucun ouvrier du textile à Sedan, et qu'on n'y compte plus guère que quelques dizaines de métallos.

Mais chut. Je vais passer pour un mauvais coucheur. On va me ranger dans la catégorie des Axelkahniens. Allez, répétons tous en choeur et avec coeur : les Ardennes vont bien.