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Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
31 mai 2014

Tecsom, Faurecia, Electrolux : gâchis, gabegie, et goût amer de déjà vu

Des salariés désemparés qui se mobilisent pour obtenir une prime supra ou extra-légale, qui menacent de faire sauter une bonbonne de gaz. Des pouvoirs publics qui se disent vigilants et promettent de négocier le meilleur accompagnement social possible. Et des élus qui n'ont plus que leurs yeux pour pleurer... l'argent versé par millions (l'argent du contribuable, évidemment), espérant une énième fois que cet énième repreneur trouve enfin une solution pour que cette société jadis prometteuse retrouve quelque marché porteur. Ce qui se passe depuis quelques jours à Glaire, chez Tecsom, résume ce qu'on a déjà vécu des dizaines de fois dans les Ardennes.

La situation à Electrolux est différente, mais le désarroi et l'angoisse sont similaires. Voire la colère. Là, c'est une multinationale qui a décidé d'une délocalisation de la production (rappelez-vous que l'annonce fut glissée dans un communiqué destiné à rassurer les marchés boursiers...).

Chez Faurecia, enfin, on licencie car le le volontariat n'a pas suffi. Là encore, on lit et on entend des élus surpris, choqués, solidaires, mais impuissants.

On hésite : faut-il parler de gâchis, de gabegie ? Les deux, sans doute.

Le diagnostic n'est pas nouveau, dans mon cher département : des PME sous-capitalisées et qui espèrent des collectivités qu'elles se substituent à des banques frileuses qui ont d'autres chats à fouetter que d'accompagner les PME du 08 à se moderniser, à gagner de nouveaux marchés, à entamer une mutation (regardez comment celles qui ont réussi le virage de la plasturgie, par exemple, ont pu globalement assurer leur pérennité). Ou des PME qui n'ont plus comme marchés que des niches, via un savoir-faire séculaire, une productivité qui reste concurrentielle. Mais qui sont à la merci que la niche disparaisse quand ce n'est pas le patron qui ne trouve pas de successeur... Et enfin des unités de groupes mondiaux (Electrolux, donc, mais aussi Visteon ou même PSA) qui ont des centres de décision basés à des milliers de kilomètres et sur lesquels nul n'a prise. En général, on commence par mettre l'unité ardennaise en concurrence avec des usines soeurs, puis on délocalise le service qualité ou le centre de recherche. Et après les cols blancs, ce sont les blouses bleues qui sont rayées de la carte.

Que faire ? Sans attendre que Paris ou Bruxelles se penchent sur notre sort. On peut certes espérer que dans les années qui viennent, via l'A 304 mais pas seulement, le tertiaire se développe (logistique, tourisme, centres d'appel...). Mais cela ne suffira pas.

Je propose trois pistes.

Un : créer enfin un véritable fonds d'investissement mixte (public, privé) pour faire ce que les banques ne veulent pas faire ; un fonds qui permette d'accompagner les PME dans leur mutation, dans la recherche... Un fonds ardenno-ardennais qui demandera des comptes réguliers aux PME ainsi aidées. Ce sera toujours mieux que de voir les collectivités (département, intercos, communes) signer des chèques sans même songer la plupart du temps à s'assurer de ce que ces prêts ou ces subventions déguisées deviennent.

Deux : réfléchir enfin à doter  ce département d'une véritable politique de formation (éducation, ensiegnement supérieur, apprentissage) coordonnée, en prise avec la réalité du tissu économique local. On a beaucouop glosé sur le sujet, mais ayons la franchise de reconnaîytre que pour l'heure, cela n'a pas vraiment porté ses fruits.

Trois : se doter d'une politique de communication digne de ce nom. J'ai quelques idées sur le sujet. Ce sera l'objet d'un prochain "post".

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