Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
12 mars 2015

Football et argent, football et poésie...

Parlons foot.

Cela nous changera de cette triste campagne en vue des cantonales (pardon, des élections départementales), laquelle ne charrie désormais plus qu'une interrogation : quel score pour le FN ? Voire : combien de cantons remportés par le FN ? Dans les Ardennes, je pense aucun. Mais le FN sera présent au second tour dans une dizaine de cantons. En attendant, peu de réponses à ma supplique aux candidats (de droite, du centre, de gauche) de se positionner clairement avant le premier tour (voir ici

 

).

Parlons foot, donc. Et argent.

Dans les Ardennes, les présidents des clubs pros disent leur désarroi dans le journal apprenant que le Département a décidé de revoir à la baisse ses subventions. Ancien footballeur lui-même, le président du club de basket féminin de Charleville (les Flammes), qui évolue au plus haut niveau de la hiérarchie nationale, suggère une forme de sexisme. Son club est moins bien doté que le club de basket masculin de Charleville (pro B). Et a fortiori que le CS Sedan (4e division de football, c'est à dire CFA) Je connais bien le problème, ayant suivi dans les années 90 l'aventure de l'Olympique de Charleville de retour pendant 5 ans en division 2 avant d'être abandonné en cours de saison par la municipalité d'alors. Quand je dis ça, je veux dire que les clubs pros (foot ou basket) ne peuvent pas vivre (dans les Ardennes en tout cas) sans soutien des collectivités. Ville et département. Or, je constate hélas que la question de fond n'est pas posée : soutenir oui, mais sur quels critères ? Si l'on se fie à la seule hiérarchie sportive, le président des Flammes a raison. Pourtant, il faut aussi prendre en considération le soutien en terme d'infrastructures (l'agglomération construit actuellement une nouvelle salle pour le basket pro comme naguère les deniers publics avaient largement financé le nouveau stade de Sedan). Et surtout, le Département et la Ville doivent prendre en compte les retombées en terme de médias, de communication donc, et enfin, ce n'est pas neutre, le public lui-même, composé pour moitié au moins de contribuables !

Quand on sait que le club de foot de Sedan a encore réuni il y a peu 10 000 spectateurs en plein hiver, cet aspect n'est pas anodin.

Soutenir le sport pro, oui, mais que nos élus qui veillent si bien (?) sur nos impôts adoptent des critères clairs : retombées en terme d'image et de communication, rôle social etc.

Parlons foot encore.

Voilà qu'un syndicat (le SDU) s'étonne de l'embauche par l'agglo Charleville-Sedan, par ces temps de disette, d'un ambassadeur du sport. C'est un ancien joueur pro, Patrick Regnault, que je connais, c'est quelqu'un dont les qualités (sportives et humaines) ne sont pas en cause, qui avait soutenu la liste Ravignon aux municipales (c'est évidemment son droit le plus strict) mais c'est vrai que je n'ai pas vraiment saisi quelles seraient ses missions. Ambassadeur du sport ou ambassadeur de l'agglo ? Le communiqué du SDU est ici.

Foot encore et toujours.

Juste un mot sur la qualification du PSG, méritée. Mais les commentaires, quand même... Un peu de mesure. Arbitrage erratique, certes, avec un rouge sévère, un peno oublié (sur un joueur de Chelsea), un autre finalement assez sévère (T. Silva a voulu mais n'a pas touché le ballon de sa main). On verra en quarts. Le PSG a mérité de se qualifier, mais Chelsea a mal joué... N'a pas joué, même. Sauf Hazard. Quant au comportement de certains Parisiens (Luiz, T. Motta, Verratti), ce ne sont pas des exemples de fair-play. Excellents joueurs, mais question éthique... Pardonnez, mais je préfère un gars comme Pastore ! Enfin bref. Je suis déjà ailleurs. Dimanche, c'est Marseille-Lyon.

Et parlons enfin de foot et de poésie.

Invité hier soir par l'ami Joël à me joindre à sa joyeuse équipe pour une émission de radio sur fond de Printemps des Poètes, j'ai senti que je jetais un froid quand j'ai commencé par présenter mes excuses : je ne pourrais pas assister la deuxième mi-temps de l'émission sous peine de manquer la première à Chelsea (devant ma télé). Et prévenant d'avance quelques quolibets ou moqueries, j'ai plaidé coupable : oui, pour moi, foot et poésie peuvent faire bon ménage. Un coup-franc génial, une chorégraphie dans une surface de réparation, oui, cela peut tenir de la poésie. Sans parler de l'atmosphère en tribune.

Une preuve ? La voici. C'est le poème 12 de mon mois de la poésie (je vous livrerai demain les numéros 4 à 11).

Roberto_Carlos_in_Moscow

DOUZE

(ode à Roberto Carlos)

- une respiration à peine une fraction de seconde un éclair en somme une flèche brillante et acérée qui logerait le ballon dans la lucarne dans l'angle en haut à gauche quand on regarde les buts -

c'est ce qu'il croyait c'est qu'avait imaginé puis anticipé le goal-keaper c'est ce qu'ils croyaient c'est ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu (comme le ciel) c'est ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu et leur camarade gardien vêtu de jaune (comme une jonquille) c'est ce qu'imaginait l'entraîneur c'est ce qu'imaginaient les supporters des dix joueurs en bleu et de leur camarade gardien vêtu de jaune

puis vint le coup de pied la frappe

tout s'est joué en une respiration à peine en une fraction de seconde en un éclair

comme un baiser tout de furtivité ou une caresse subtile comme volée embarquée dans son sillage

le pied gauche de Roberto Carlos da Silva Rocha a heurté le ballon le pied gauche a propulsé le ballon à une vitesse improbable dans une courbe improbable dans une trajectoire improbable

le ballon a flotté le ballon a hésité le ballon s'est vu oiseau le ballon s'est vu aéronef le ballon s'est vu incontrôlablement vivant et même révolutionnaire

et le ballon frappé par Roberto Carlos da Silva Rocha a fini sa course épuisé mais vainqueur dans la lucarne dans l'angle en haut à droite quand on regarde les buts

à l'exact opposé de ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu (comme le ciel) de ce qu'imaginaient les dix joueurs en bleu et leur camarade gardien vêtu de jaune (comme une jonquille) de ce qu'imaginait l'entraîneur de ce qu'imaginaient les supporters des dix joueurs en bleu et de leur camarade gardien vêtu de jaune

et c'est ainsi que Roberto Carlos da Silva Rocha (Real de Madrid) est un poète éternel

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mon blog-notes (et celui d'Abysse)
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité